Une longue histoire entre nous...

Sombre soir,

Dans la lignée du jeu proposé par Kasigsi, en voici un autre un poil plus sophistiqué - mais vraiment juste un poil

Il s'agit de raconter une aventure en la reprenant là où le précédant l'a laissée.
Les seules contraintes sont : garder du sens à la narration et éviter les termes qui pourraient porter atteinte aux différents lecteurs.

L'objectif est le même : s'amuser.

Puissiez-vous laisser libre votre imagination !

Tout a commencé le jour de sa naissance.

C'est le cas de chacun de nous, me direz-vous. Certes. Mais pour lui ce fut encore plus le cas !
Les mains qui l'accueillirent en ce monde ne furent pas celles qui auraient du.

Déjà sa conception fut marquée de la main du Destin.
Il semble que ce jour là, le Maitre des Dés à 20 faces avait eu envie de jouer un tour pendable aux Dieux d'Azeroth.

Alors que ses futurs parents se rendaient à la capitale, ...

Alors que ses futurs parents se rendaient à la capitale, leur caravane fut violemment attaquée par une bande de guerriers assoiffés de sang et de richesses. Affolés, tous tentaient de préserver leur vie en se battant vaillamment avec les armes, en tentant de se cacher pour les plus faibles, de fuir pour certains ... Peine perdue, la horde ne laissa aucun survivant, chacun fut méthodiquement tué et bientôt un silence de mort tomba sur le chemin recouvert de morts, leurs yeux fixés dorénavant sur l’éternité...

Elle était là, cachée sous un buisson touffu. Elle savait que son compagnon n’était plus, qu’elle était seule. Elle n’osait respirer de crainte qu’on ne la découvre. Le sang s’égouttait lentement et tombait goutte à goutte sur le sol. Blessée. Tout à coup, une violente douleur transperça ses entrailles...

« Non, non pas maintenant, ne viens pas maintenant ! »

Elle se mordit la main, pour ne pas crier sous la douleur, ferma les yeux, comme si ce cauchemar pouvait cesser...

Elle se mordit la main, pour ne pas crier sous la douleur, ferma les yeux, comme si ce cauchemar pouvait cesser.

Il va sans dire - mais il parait que dans ce cas, il est toujours mieux de le dire, c'est du moins ce qu'affirme un docte dicton populaire, alors si c'est le peuple qui le dit, cela doit être vrai, me direz-vous ! Je vous remercie de cette remarque mais revenons à notre histoire - il va sans dire que les cris et le bruit des armes avaient attirés de nombreuses créatures de la forêt.

Certaines par simple curiosité ; celles-ci se tenaient néanmoins loin des lieux au cas où un projectile ou un sort raterait leur cible.
D'autres par cupidité ; celles-là attendaient patiemment que les deux pattes/les grands/les longs/les sombres - rayez les mentions que vous voulez - s'en aillent qui pour aller chercher un objet précieux qui de quoi ramener à manger aux siens.

Il était cependant une forme noire qui observait ce qui se passait d'un air attentif, pour autant qu'il soit possible d'attribuer une expression à une forme sans forme, se déformant au gré d'un vent invisible.

Cette forme noire se tenait non loin de la jeune femme sur le point d'accoucher.

Elle se rappelait les paroles que la jeune femme avait prononcées au moment de la conception de l'enfant.
Les mêmes mots !
Quel signe y avait-il là ? A quoi jouait le Maitre des Dés à 20 faces ?

Les réflexions de la forme furent interrompues par un cri de la jeune femme.
L'enfant arrivait.
La bande de guerriers aussi.

Au moment où l'enfant naquit...

Au moment où l’enfant naquit, un mage surgi de nulle part l’apostropha :

« Hey toi ! Ne vois-tu pas les forces du Mal qui déferlent telles des araignées ! Sauve donc le marmot ! Ne crois pas que je puisse vaincre ces vilains, tout au plus pourrai-je les retarder ! »

Une pluie de glace, des éclairs de givre, un blizzard de froid cloua sur place la bande furieuse et si assoiffée de sang et de tuerie.

Bref moment de répit.

« Fichu dé à 20 faces, murmura le mage, moi qui était venu dans ce coin pour pêcher tranquille.... »

Un premier cri, une petite main s’agita, comme un appel...

Nul ne pourrait dire si les mots que prononçât le mage eurent un effet sur la forme qui ondulait près de la jeune femme.

Un changement se fit cependant : la forme perdait de la hauteur.
Ce phénomène coïncida avec le début des incantations du mage.
Comme si la forme profitait que l'attention générale soit centrée sur le mage pour agir.

Un œil plus attentif remarquerait que la forme se transformait en une petite vague, noyant le sol sous une épaisse couche de noirceur. Cette vague atteignit bientôt la jeune femme, s'insinua sous elle, la souleva du sol, écartant les buissons qui la cachait précédemment, la montrant ainsi aux yeux de tous.
Sauf que les yeux de tous étaient toujours centrés sur les gesticulations du mage ! C'est vrai qu'il en jetait des sorts ! Et des graves, du genre qui gèlent.

La jeune femme était maintenant allongée sur un nuage noir comme un diamant sur son socle.
Toute douleur semblait l'avoir quittée. Elle était toute entière concentrée sur la venue de son enfant.
Sous les cuisses de la jeune femme, la forme noire extruda deux mains qui se préparèrent à accueillir le nouveau né.

Un premier cri, une petite main s’agita, comme un appel.

Au son de l'enfant, le mage se retourna et resta pétrifié par le tableau qu'il découvrit.
La jeune femme, au bord de la mort, tendait une main vers son enfant.
Les deux mains noires tenaient l'enfant et l'approchait de la mère.

Un rugissement s'éleva derrière le mage ; la horde venait de se libérer de sa prison de glace et se ruait à l'attaque.

Plusieurs choses se produisirent en même temps.

La jeune femme mourut.
Une partie du nuage noire se transforma encore et recouvrit la femme morte d'une couche translucide légèrement teintée de noir.
Les deux mains noires disparurent, emportant l'enfant avec elles.
Un bout du nuage s'envola par dessus la tête du mage et s'immobilisa au dessus de la horde.
De ce bout de nuage surgirent des filaments qui se dirigèrent chacun vers un guerrier.
Lorsque filament et guerrier se touchèrent, ces derniers fondirent comme autant de bougies jetées au feu, ne laissant sur le sol qu'un tas d'os bien propre.

Il ne resta bientôt que le mage et la femme dans son cercueil de cristal.
Le mage se recueillit un instant puis ouvrit un portail de téléportation.
Il avait été marqué ce jour là.
Il ne le savait pas encore.

Vingt ans plus tard, quelque part dans la désolation des dragons, pas très loin d'un village nommé Marteau d'Agmar...