L'arrivée d'un nouveau client...

Tout à coup, la porte de la taverne s'ouvre brusquement, en grand, laissant apercevoir une lumière vive et crue à l'extérieur. Quelques secondes plus tard, une onde de chaleur envahit la taverne, charriant avec elle l'odeur de la lave et des roches en fusion.

Le silence se fait dans la taverne ; les clients présents essayent de se protéger les yeux tout en observant la porte.

Plusieurs minutes passent dans le calme puis une silhouette s'avance et s'arrête juste sous la porte.

La lumière aveuglante dans son dos ne permet pas de distinguer grand chose ; tout au plus une longue silhouette aux contours un peu flous.

Deux yeux rouges apparaissent quelques secondes, scrutant avec beaucoup d'attention l'intérieur de la taverne avant de s'arrêter sur la cheminée où pétille un bon feu.

Les yeux rouges disparaissent et la silhouette s'avance alors dans la taverne, à petits pas, se dirigeant vers la cheminée.

Une dizaine de seconde plus tard, la porte se referme doucement d'elle même, comme mue par une poigne invisible. La taverne retrouve alors son ambiance coutumière et sa lumière feutrée.

La silhouette se révèle celle d'un elfe de sang, habillé d'une tunique bleu nuit et drapé dans une cape noire parsemée de points rouges. Paradoxalement, la cape bouge comme sous l'effet d'une légère brise. Un observateur attentif aurait pu remarquer que les points rouges dessinent de temps en temps l'esquisse d'une figure démoniaque ; juste le temps que deux yeux rouges s'attardent sur les personnes alentour ; puis les points reprenent leur ballet sur le tissu.

L'elfe de sang poursuit son chemin vers la cheminée, s'arrête devant, rabat sa cape dans son dos et offre ses mains à la caresse du feu.

Pendant ce temps, à la gauche de la cheminée, assis sur deux bans de part et d'autre d'une table en bois, quatre nains semblent en grande discussion.

Tout à coup, l'un d'entre eux fait un geste un peu brusque ; la choppe qu'il tenait à la main s'en vient heurter violemment son voisin d'en face. Ceci ce lève précipitamment en renversant le banc sur lequel il était assis. Son compère se retrouve projeté en arrière et dans sa chute donne un violent coup de pied au quatrième nain. Celui-ci, surpris, se lève à son tour. Sans contre poids, le banc se lève envoyant bouler le premier nain sous la table voisine.

Les hurlement des nains se mêlent aux rires sonores des autres clients de la taverne.

L'elfe de sang semble absorber par le feu et prête peu d'attention à ce qui se passe à sa gauche.

Un des nains se penche pour relever le banc renversé et décolle, comme sous l'effet d'un bon coup de pied, pour atterrir pile dans la bedaine de son compère qui essayait de s'assoir.

Nouveaux hurlements de rires dans la salle.

Les nains estimant sans doute avoir suffisamment égaillé la soirée des autres clients, s'en vont en marmonnant des imprécations où il est question de les briser menus à tout ceux qui leur barreraient la route et en faisant force gestes malveillants.
Ils sont accompagnés dans leur sortie par les quolibets de tous les gens présents.

L'elfe de sang se retourne alors et les regarde partir avec une très légère expression amusée dans le coin de ses yeux verts.

Le dos tourné vers le feu, il fait le tour de la salle avec ses yeux puis porte sa main droite au lacet de sa cape. Celle-ci glisse dans son dos ; le feu, à ce moment là, crépite fortement et semble enfler quelques secondes puis revient à sa danse légère.
Un être patient aurait pu remarquer une très fine bordure rouge le long des flammes ainsi que deux nouvelles braises ressemblant quelque peu à des yeux. Mais qui serait resté suffisamment longtemps les yeux rivés dans le feu pour cela !
Et encore, eut-il découvert ces phénomènes, qu'aurait-il pu dire ?

L'elfe de sang se dirige alors vers la table laissée par les nains ; les bancs sont en place de chaque coté bien que personne n'ait vu qui les avait remis debout.

L'elfe porte la main à son dos et ramène un épais bâton de bois noueux ; étrange que personne n'ait vu ce bâton pourtant si grand jusqu'ici. Le bâton semble pulser d'une étrange lumière noire. L'elfe le pose contre le mur, dans l'angle de la cheminée. Du bâton irradie une sensation de puissance vigilante, contenue et amusée. Il semble vouloir défier quiconque de venir le prendre tout en sachant qu'il est de taille à se défendre tout seul contre n'importe qui ou n'importe quoi.

L'elfe enlève la besace qu'il portait en bandoulière, la pose près du bâton et s'assoie sur la banc. La besace se coule au pied du bâton. L'angle de la cheminée semble alors se garnir d'une ombre dense, dissimulant ce qu'il contient aux yeux du monde.

Prenant son temps, l'elfe regarde autour de lui, puis apparemment satisfait par ce qu'il a vu, claque des mains.

Holà, tavernier – la voix n'est pas très forte mais tout le monde l'entend parfaitement comme située depuis un point un peu en arrière de leur oreille gauche –, apporte quelques bouteilles de vin de BrilleChant et 4 de tes plus grands cranes à boire.

Nous avons très soif, mes amis et moi !...